Les Cochins caractères & vignettes renouvelés du XVIIIe siècle. 1914

Les Cochins caractères & vignettes renouvelés du XVIIIe siècle. 1914 [Collective] [PEIGNOT Georges] Chez G. Peignot & Fils, Paris, 18 janvier 1914. Edition originale. in-4 carré (20 x 25 cm). Brochage de l'éditeur sous couverture violine. Titre en or au premier plat. Couverture insolée avec des échancrures et déchirures sur les bords accompagnées de petites pertes de papier. 4 pages (Faux titre et Titre), 10 pages ("Au Lecteur"), 34 pages non chiffrées sur papier blanc présentant des échantillons typographiques d'impressions (certains en couleur, dernier cahier dérelié), 16 pages non paginées sur papier fort bleu présentant des échantillons de bilboquets contrecollés (soit 32 petits travaux d'imprimerie tels que cartes de visites, faire-part, ... en noir et certaines en couleurs) et 16 pages non paginées de "Table des caractères et vignettes renouvelés du XVIIIe Siècle" sur papier blanc avec colophon à la dernière page. Soit au total 66 pages non chiffrées (hors pages de titre). L'ensemble est sur papier vergé. Reliure fragile. Bel exemplaire. Georges Peignot, sentant que le style Art Nouveau a vécu, cherche son nouveau caractère de labeur et c’est dans les gravures du XVIIIème siècle qu’il trouve son inspiration. Les graveurs de ce siècle semblaient préférer graver eux-mêmes les textes qui accompagnaient les illustrations dont ils avaient la charge. C’est ainsi qu’avec son cadet Lucien et avec son typographe en chef F. Thibaudeau, ils décèlent un graveur, dessinateur des Menus-Plaisirs du roi : Cochin. Il en sortira avec le Nicolas Cochin, un joli jeu de style qui consiste à fondre les capitales et les hampes des minuscules dans un corps au dessus des minuscules sans hampe. Comme nous l'explique l'article "Georges Peignot : La tentation de l'Art Nouveau" sur le site Typographie & Civilisation (extraits) : "Les Cochins furent présentés de trois manières différentes. La première, en 1912, fut la parution d'une nouvelle revue de mode de haut luxe, La Gazette du Bon Ton, en caractères Cochin. Ce fut un succès, non seulement à cause du Cochin totalement nouveau mais aussi parce que cette revue dépassait tout ce qu’on avait pu voir en matière de bon goût, de qualité des illustrations (généralement des aquarelles), de découvertes des nouvelles tendances etc. Le deuxième et quand même de loin le plus important vecteur de promotion fut la plaquette (cet ouvrage). Jamais encore, jamais depuis ne fut éditée une plaquette d’aussi pure qualité typographique. Le 18 janvier 1914 la somptueuse brochure paraît. Il a fallu deux ans pour graver les 2000 poinçons (62 alphabets) plus ornements et vignettes. Le trio Georges, Lucien, Thibaudeau a eu le temps de fourbir ses armes de séduction. Couverture vieux-rose et or, support en vergé blanc ou mi-teinte, impression en noir, or ou couleurs, exemples pleine page ou bilboquets collés, illustrations par l’emploi de vignettes Roy et Marty. Texte d’excellente tenue littéraire par Lucien Peignot." La troisième présentation fut la réalisation, en caractères Cochins, du Catalogue officiel français de l'exposition internationale des Arts Graphiques de mai 1914 à Leipzig (la Bugra). Voir aussi l'article "Cochin (police d'écriture)" de Wikipédia. (police_de_caract%C3%A8res) Georges Peignot (Paris, 24 juin 1872 - tué au front à Givenchy-en-Gohelle, 28 septembre 1915). Il fut gérant de la Fonderie G. Peignot & Fils et à l'origine de prestigieuses polices de caractères, dont le Grasset, le Cochin et le Garamond-Peignot, qui lui permirent de hisser son entreprise parmi les entreprises françaises de typographie les plus marquantes du XXe siècle.